mardi 25 avril 2006

Un week-end à Lille

Lille, c’est la ville de mes études, des soirées bien arrosées (de jus d’orange) entre copines à danser des rocks endiablés. Lille, c’est la ville de mon premier boulot, des soirées bien entamées par quelques heures supp’ pour terminer les dossiers en retard… Lille, c’est la ville de mes premiers bouquins de cuisine parce qu’à mon premier boulot les gens me connaissaient un peu et m’offraient de beaux cadeaux… Lille, c’est la ville de mes derniers concerts… (je sais, ça n’a rien à voir, mais la nostalgie rappelle plein de trucs qui n’ont rien à voir entre eux).
Enfin, Lille, c’est la ville d’Emmanuèle et de ses gamelles. Et c’est justement à Lille que nous avons décidé de nous retrouver Claire, Emmanuèle et moi pour commencer le printemps par un week-end gourmand (et par un petit rhume des foins pour certaines).




Lille, capitale des Flandres...


Mais alors, me direz-vous, que font trois bloggueuses culinaires quand elles se rencontrent à Lille ?
La même chose que quand elles sont deux, mais à trois. C’est pas plus compliqué que ça.

En bref, voici quelques bribes du programme de ce fabuleux week-end.
Au tout début, échange de cadeaux (nous les filles, on peut pas s’empêcher…). Puis un bon repas et un gros dodo pour prendre des forces pour le samedi.
Le lendemain, petit déjeuner musclé avec confiture de lait à la chicorée et simili-macarons d'Amiens. Ensuite, et ce jusqu’à la fin du week-end, l’escalade gourmande a continué sur sa lancée…
Il se trouve que j’avais un cruel besoin de sirop de violette depuis quelques mois et que je n’en trouvais pas. Claire, elle, cherchait quelques petits cadeaux gourmands à rapporter chez elle. Pour toutes ces bonnes raisons, une petite virée chez Alice Délice s’imposait (comme s'il fallait forcément une bonne raison pour aller chez Alice Délice...). Après avoir passé en revue tous les rayons (2 fois chacun au cas où on aurait loupé quelque chose la première fois) et fait quelques achats bien ciblés, nous sommes reparties vers de nouvelles aventures.
Un petit tour chez Meert pour les gaufres et pour le cadre. Ensuite, il nous suffisait de traverser la rue, de marcher quelques dizaines de mètres (en jetant un oeil amoureux à la boutique de Philippe Olivier au passage, vous savez, le fromage sans nom, c'est lui), et de pousser la porte de chez Guillaume Vincent pour faire crépiter nos papilles avec son chocolat qui pétille.

Emmanuèle et moi avions pris nos habitudes aux Compagnons de la Grappe à notre première rencontre, c’est donc là que nous avons déjeuné encore une fois et Claire a pu profiter des effluves de passiflore en plein soleil pendant tout le repas (c’est bon pour le rhume des foins, il paraît…). Les filles ont mangé un truc tout léger (cliquez et vous verrez ce que j’appelle tout léger !), elles avaient donc encore un peu de place pour le dessert. Dagniaux n’étant pas bien loin du restaurant, on a décidé de prendre une petite glace. Etant en manque de violette depuis trop longtemps, j’ai dû prendre une boule de glace à la violette, sinon, j’aurais été capable d’entamer mon sirop au goulot sur la Grand’ Place. Après, on s'est baladé pour profiter de la beauté de la ville et du temps. Ça, c’était samedi…

Dimanche, un petit bain de foule au marché de Wazemmes était de rigueur. Bousculades, festival de couleurs et d’odeurs, mélange des genres et des gens : Wazemmes quoi ! On a profité d’avoir notre Cléa sous la main pour explorer les allées d'un magasin de produits asiatiques. On a aussi dévalisé Roselyne, la dame aux confitures (la confiture de lait à la chicorée, c’est elle, mais elle fait aussi de la gelée de pomme à la violette, c'est dire si c'est quelqu'un de bien).

Ce week-end nous a aussi donné plusieurs occasions de cuisiner à trois (j’avais jamais fait, c’est plutôt sympa quand on se décoince un peu - je parle pour moi !).
Pour nous faire encore plus regretter de la quitter, Manoue a osé nous faire son ch’ti crumble au Maroilles (j’en suis encore toute chose !). Et puis évidemment, on ne peut terminer un merveilleux week-end à Lille qu’en mangeant un Merveilleux

Qu’est-ce que j’oublie encore ? quelques coups d’œil émerveillés à la collection de bouquins de cuisine de notre chère Manoue, quelques fou-rires, quelques cadeaux encore, quelques photos d’assiettes bien colorées...

Pour ceux à qui ça aurait échappé, ce petit week-end était placé sous les signes de la gourmandise, de la bonne humeur et... de la violette !
C'est pourquoi aujourd’hui, en souvenir de ce fabuleux week-end en bonne compagnie, je vous propose deux recettes dont une à la violette pour faire plaisir à deux gourmandes hors pair.




Celles-ci ne sont pas à la violette !


Madeleines à la violette
Pour env. 20 madeleines
80 g de beurre mou + un peu pour les moules
80 g de farine + un peu pour les moules aussi
70 g de sucre glace
1 c. à c. rase de levure
3 oeufs
7 c. à s. de sirop de violette


Coupez le beurre en morceaux et travaillez-le au fouet pour obtenir du beurre pommade.
Cassez les oeufs dans un saladier. Ajoutez le sucre glace en fouettant. Ajoutez la farine et la levure tamisées sans cesser de remuer.
Ajoutez ensuite le beurre puis le sirop en mélangeant bien.
Laissez reposer la pâte 3 heures au frais.
Préchauffez le four à 220°C.
Beurrez généreusement et farinez les moules à madeleines (sauf si vous avez des moules en silicone). Remplissez-les avec env. 1 c. à c. bombée de pâte par moule.
Enfournez.
Au bout de 3 minutes, baissez la température du four à 200°C. Prolongez la cuisson 11 - 12 minutes jusqu'à ce que les madeleines soient dorées.
Démoulez à la sortie du four.

Madeleines à la lavande
Pour env. 20 madeleines
80 g de beurre mou + un peu pour les moules
80 g de farine + un peu pour les moules aussi
80 g de sucre glace
1 c. à c. rase de levure
3 oeufs
2 c. à c. rases de fleurs de lavande séchées


Procédez comme dans la recette ci-dessus.

Pour terminer, quelques adresses, après, je vous laisse tranquilles.
Pour tous ceux qui aimeraient pétiller des papilles, ou pour ceux qui sont curieux tout simplement :

Chocolatier Guillaume Vincent
12 rue du Curé Saint Etienne
59000 Lille


Cet été, n’oubliez pas de manger des glaces :

Glacier Dagniaux
Grand’ Place
ou encore :
105 rue Saint André
59800 Lille

Si avant le dessert, vous avez envie de fromage…

Fromager Philippe Olivier
3, Rue du Curé Saint Etienne
59800 Lille

Une boutique incontournable :

Alice Délice
5 rue Esquermoise
59800 Lille

mercredi 19 avril 2006

Mais où sont passées les crèmes brûlées ???

Quand on ouvre une bouteille de Porto blanc, qu'à la fin de la soirée il n'en reste presque plus, que quelques jours plus tard la bouteille est encore au frais toute seule comme une malheureuse, qu'est-ce qu'on fait ???
Ma réponse à ce genre de questions (et il n'y a pas que pour le Porto que je me pose ce genre de questions...) est toujours la même : avec le reste, on fait un DESSERT !
Pour aller avec le Porto blanc, j'ai choisi une autre spécialité portugaise : la pâte de coing.
Et comme je suis dans une période crème brûlée en ce moment, j'ai fait... des crèmes brûlées.
Jusque là, tout va bien.
Mais disons que mes petites crèmes ont eu un destin un peu inattendu...
Vous êtes obligés de me croire sur parole : je vous assure qu'elles étaient délicieuses. Simplement, ne me demandez pas de vous montrer leur trombine. Il se trouve que l'apprentie cuisinière que je suis, possède depuis des années un diplôme de maladresse (décerné à la naissance avec les félicitations du jury). Et comme je me dis que je n'ai pas décroché ce diplôme pour rien, j'ai une fâcheuse tendance à vouloir faire mes preuves dans ce domaine encore et encore...
Le destin de mes crèmes brûlées alors ???
Et bien, on a pu manger à peu près un tiers de chaque ramequin. Les autres tiers, c'est le sol de ma cuisine qui se les est mangés. Comme il n'est pas égoïste, il a partagé avec la porte du four et le mur blanc d'à côté.
Vaut mieux en rire...



désolée, vous ne verrez que les brochettes...



Crème brûlée au Porto blanc et brochette de pâte de coing
Pour 2 personnes
2 dl de crème fleurette
4 cl de Porto blanc
3 jaunes d’œufs
20 g de sucre en poudre
4 c. à c. de sucre roux (muscovado ou pas)
1/2 gousse de vanille
env. 75 g de pâte de coing


Préchauffez le four à 120°C.
Faites chauffer la crème. Grattez les grains de la gousse de vanille et ajoutez-les à la crème avec la demie gousse. Aux premiers bouillons, retirez du feu et laissez infuser pour 6-7 minutes.
Dans une terrine, fouettez les jaunes d'œufs avec le sucre.
Retirez la gousse avant de verser progressivement la crème sur les œufs en remuant sans cesse et sans faire mousser. Ajoutez le Porto en remuant toujours.
Remplissez des ramequins pas trop hauts.
Enfournez pour 55 minutes en surveillant que les crèmes ne bouillent pas.
Secouez légèrement les ramequins pour vérifier que les crèmes ont pris en masse (selon la taille des jaunes d'oeufs, la durée de cuisson peut varier un peu).
Laissez refroidir.
Coupez la pâte de coing en dés. Faites de petites brochettes avec des pics en bois.
Saupoudrez les crèmes de sucre roux et passez-les sous le grill 30-40 secondes juste avant de les servir accompagnées des brochettes.

lundi 17 avril 2006

En attendant l'été...

J’ai encore un petit stock de lavande qui date de l’été dernier. Je n’arriverai certainement pas à l’épuiser avant l’été prochain, sauf si à partir d’aujourd’hui, je prépare des crèmes brûlées pour tout l’immeuble, ou encore du poulet à la lavande, du sel de lavande, des tuiles à la lavande, des crumbles, du canard à la lavande… Mais bon, ils risquent de faire une overdose de lavande, non ?



Crème brûlée à la lavande

Pour 2 personnes
2,5 dl de crème fleurette
3 jaunes d’œufs
20 g de sucre en poudre
4 c. à c. de sucre roux (muscovado ou pas)
1 pointe de couteau de vanille en poudre
1 c. à c. bombée de fleurs de lavande +
quelques unes pour la déco

Préchauffez le four à 120°C.
Faites chauffer la crème. Aux premiers bouillons, retirez du feu et mettez-y la lavande et la vanille à infuser pour 10-12 minutes.
Dans une terrine, fouettez les jaunes d'œufs avec le sucre.
Filtrez la crème infusée.
Ajoutez-la progressivement aux œufs en remuant sans cesse, mais sans faire mousser la préparation.
Remplissez des ramequins pas trop hauts.
Enfournez pour 1 heure en surveillant que les crèmes ne bouillent pas. Secouez légèrement les ramequins pour vérifier que les crèmes ont pris en masse (selon la taille des jaunes d'oeufs, la durée de cuisson peut varier un peu).
Laissez refroidir.
Saupoudrez de sucre roux et passez sous le grill 30-40 secondes juste avant de servir.

vendredi 14 avril 2006

Mon ami le carvi

J'ai un ami qui s'appelle carvi. Cet ami a eu une vie passionnante et ce n'est pas fini.
Chez les Egyptiens, le carvi chassait les mauvais esprits, chez les Romains, on en mettait dans le pain, au Moyen-Age, le carvi rentrait dans la composition des philtres d'amour (comme beaucoup d'autres trucs qui ne marchent pas, mais au moins, lui, il a bon goût...). Petit à petit, mon ami le carvi s'est tout naturellement fait une petite place dans les cuisines du monde et dans la mienne évidemment.
Il accompagne parfois le fromage (le munster, mais surtout le gouda - j'ai une dent contre le gouda en ce moment... mais s'il contient du carvi, alors ça me le rend un peu plus sympathique), on le retrouve dans certaines boissons alcoolisées (aquavit, schnaps et autre gin - je dis ça pour ceux qui boivent...), ou encore dans de nombreux plats de viandes d'Europe de l'Est et du Nord. Il occupe également une place de choix dans la cuisine indienne.
On mange les graines de carvi moulues ou entières, ses feuilles parfois et il paraît que ses racines cuites au four sont excellentes.
Pour le moment, je n'ai essayé que les graines. Leurs arômes sont multiples : légèrement poivré, anisé, le carvi rappelle aussi le fenouil et l’eucalyptus.

Ses cousins germains, messieurs cumin et persil sont très fiers de sa réussite. Surtout que notre ami carvi n'a pas mis tous ses oeufs dans le même panier puisqu'il exerce aussi dans le domaine de la santé (sans doute pour se faire pardonner son incitation à l'alcool - voir plus haut) : mâcher ses graines donne une bonne haleine et aide à la digestion et on retrouve notre ami dans la composition de certains dentifrices (apparemment pas dans le mien, vous vous doutez que j'ai vérifié !) et certains médicaments pour enfants.





Risotto d'asperges et de fèves au carvi
Pour 2 personnes
100 g de riz arborio
250 g d'asperges vertes
150 g de fèves
5 cl de vin blanc sec
1 échalote
45 cl de bouillon de volaille
20 g de parmesan râpé
15 g de beurre
1 c. à c. de graines de carvi
huile d'olive
sel

Plongez les fèves 1 minute dans l'eau bouillante salée. Egouttez-les. Epluchez-les quand elles sont refroidies.
Dans une grande casserole, faites fondre le beurre. Faites-y revenir l'échalote finement hachée pendant env. 1 minute. Jetez le riz en pluie dans la casserole. Salez. Mouillez avec le vin. Laissez cuire 2 minutes en remuant.
Ajoutez le quart du bouillon ainsi que les graines de carvi. Quand tout le bouillon est absorbé, ajoutez-en à nouveau un peu, en plusieurs fois, jusqu'à avoir tout mis.
Pendant que le riz cuit, épluchez puis coupez les asperges en petits tronçons. Mettez les pointes de côté.
Dans une poêle et à couvert, faites cuire les tronçons d'asperges dans un filet d'huile d'olive. Salez. Au bout de 6-7 minutes, ajoutez les pointes et les fèves. Poursuivez la cuisson jusqu'à ce que les pointes soient tendres.
Quand le riz est cuit (env. 20 minutes), ajoutez-y le parmesan et les légumes.
Mélangez, rectifiez l'assaisonnement et servez.

mardi 11 avril 2006

Matcha et chocolat

Vous connaissez certainement le thé matcha, surtout si comme moi, vous lisez le blog de Clea depuis le début.
Comme ce thé est réputé être le meilleur thé japonais, je voulais voir de quoi il avait l'air. J'en ai cherché ici pendant longtemps, ce qui m'a valu des regards interrogatifs et/ou des sourires moqueurs de nombreux épiciers ou vendeurs de thé allemands se demandant ce que cette petite française pouvait bien chercher... Un jour, j'ai raconté mes mésaventures à Nawal qui a eu pitié de moi et m'en a offert une boîte quand je suis venue fêter l'anniversaire de mon blog à Paris. Nawal, je te remercie de m'avoir permis de faire cette découverte !
Depuis, j'ai insisté dans ma chasse au matcha, ne pouvant pas admettre qu'on n'en trouve pas par ici, surtout qu'il paraît que de nombreux japonais habitent la région... J'ai finalement repéré de nouvelles épiceries où l'on trouve plein de choses (dont du matcha) et où les gens ne me prennent pas pour une illuminée !

Au Japon, le matcha sert notamment à la cérémonie du thé avec de jolis bols en porcelaine et un petit fouet en bambou. Chez nous, on utilise de plus en plus ce bel ingrédient pour le mettre dans nos desserts. Aujourd'hui, cette fine poudre verte s'est glissée dans un cake au chocolat blanc et c'est divin. Je vous sers une part ?




Cake au matcha et au chocolat blanc

150 g de beurre + un peu pour le moule
3 oeufs
250 g de farine
75 g de sucre en poudre
4 c. à c. de levure
150 g de chocolat blanc
5 cl de lait
4 c. à c. rases de matcha
1 pincée de sel


Faites fondre le beurre. Réservez.
Hachez grossièrement le chocolat blanc.
Faites-le fondre doucement au bain-marie. Ajoutez le lait, mélangez. Réservez.
Préchauffez le four à 200°C. Beurrez un moule à cake.
Mélangez le matcha au sucre en poudre.
Dans une terrine, fouettez le beurre fondu et le sucre. Ajoutez-y les oeufs un à un.
Ajoutez la farine, la levure et le sel. Mélangez bien.
Ajoutez le chocolat blanc en fouettant.
Versez la pâte dans le moule, lissez la surface puis enfournez.
Au bout de 7-8 minutes, descendez la température du four à 180°C.
Poursuivez la cuisson env. 30-32 minutes. (vérifiez la cuisson à la pointe d’un couteau, elle doit ressortir sèche.)
Démoulez tiède et coupez froid.

dimanche 9 avril 2006

Fonds de tiroirs...

Il y a des recettes qui ont passé l'hiver dans mon ordinateur (et dans mon assiette) et que je ne vous ai pas données. Si j'attends le retour de la saison du persimon pour publier celle-ci, il y a de fortes chances que je l'oublie définitivement. Alors je le fais maintenant.
Mais au fait, la saison du persimon, c'est quand ???
En principe, c'est d'octobre à décembre.
Mais sachez qu'en ce moment, les mangues reviennent en force. Elles pourraient bien remplacer le persimon en attendant qu'il revienne, non ?
Pour cette entrée sucrée-salée-croquante-fondante, assurez-vous juste que vos convives aiment le foie. Ou bien préparez-la à ceux qui n’aiment pas ça, exprès pour en avoir plus !




Foies de canard et persimon sur lit de mâche

Pour 4 personnes
300 g de foies de canard cru
100 g de mâche
1 gros persimon (env. 250 g)
3 c. à s. de balsamique blanc
2 c. à s. d’huile de macadamia
20 noix de macadamia non salées
1 c. à c. de curry en poudre
sel, poivre à queue (cubèbe)
2 c. à s. de miel d’acacia


Lavez et énervez les foies. Enlevez le fiel s’il en reste. Coupez les foies en tranches d’env. 1 cm d’épaisseur. Réservez au frais.
Hachez grossièrement les noix de macadamia.
Trier, lavez et séchez la mâche. Répartissez-la sur les assiettes.
Coupez le persimon en rondelles.
Dans une poêle, faites chauffer l’huile de macadamia avec une pincée de sel. Faites-y cuire les tranches de foie à feu vif. Retournez les tranches au bout de 2 minutes puis ajoutez les noix, le curry et le persimon. Poursuivez la cuisson 5-6 minutes à feu vif.
Répartissez les foies, le persimon et les noix sur la mâche.
Dans la poêle bien chaude, déglacez les sucs avec 3 c. à s. de balsamique blanc. Ajoutez 2 c. à s. de miel. Laissez quelques secondes sur le feu.
Nappez les assiettes de cette sauce.
Complétez l’assaisonnement par un tour de moulin de poivre à queue et une pincée de fleur de sel.

vendredi 7 avril 2006

Des muffins en apéro

Des petits muffins rose et vert pour commencer un dîner sur une note colorée et épicée, ça vous tente ? moi, oui ! surtout quand, en plus, ils sentent bon le ras el hanout, ce fameux mélange d’épices dont on trouve de multiples versions (secrètes) au Maroc, et une unique version dans ma cuisine (ceci grâce à une amie bloggueuse qui m’a également offert son livre... vous voyez de qui je parle ?) . Si vous avez envie de créer votre propre mélange ras el hanout (qui signifie "la tête de l'épicerie"), sortez votre mortier et mêlez-y noix de muscade et macis, galanga, cucurma, poivre long, poivre à queue, girofle, pétales de roses, cardamome, cumin, coriandre, lavande, racines d'iris, maniguette, nigelle, cantharide, poivre noir, piment de la Jamaïque, kili, casse, gingembre... et que sais-je encore. Je vous l'ai dit, les mélanges sont secrets ! ils contiennent parfois plus de 30 ingrédients, dont certains auxquels on prêterait certaines vertus...
Juste une petite précision pour les végétariens : l'un des ingrédients du ras el hanout ne convient pas à leur régime alimentaire... mais lequel ?!



Mini-muffins fèves-crevettes au ras el hanout
Pour 16 mini-muffins
100 g de fèves
16 crevettes roses décortiquées
1 œuf
100 g de farine
3 c. à c. de levure chimique
100 ml de lait
40 g + 10 g de beurre
1 c. à s. de graines de sésame + un peu pour la déco
1,5 c. à c. de ras el hanout
1/3 c. à c. de sel


Plongez les fèves dans l’eau bouillante salée et laissez-les cuire 2 minutes. Egouttez-les, épluchez-les et réservez.
Préchauffez le four à 200°C.
Faites fondre 40 g de beurre.
Dans une terrine ou dans le bol du mixeur, mélangez la farine, la levure, le sésame, le sel, le ras el hanout et le beurre fondu. Ajoutez l’œuf puis le lait en mélangeant bien. Incorporez les fèves.
Répartissez la préparation dans les moules beurrés (environ 1 grosse c. à s. par moule).
Déposez une crevette sur chaque muffin. Saupoudrez de graines de sésame.
Enfournez pour 20 minutes.

mardi 4 avril 2006

Je fais des heures supp'

Et là, vous vous demandez ce que je peux aimer autant pour avoir envie de faire des heures supp'...
L'environnement ? il m'est effectivement arrivé de faire des heures supp' pour contribuer un peu à la protection de l'environnement, mais pas cette fois !
Le fromage ? J'aime effectivement le fromage, mais plus à ce point...
Dormir ?! Bien essayé ! ça aurait vraiment pu être ça, mais c'est pas ça...
Qui a dit le chocolat ?! Bravo ! Pour le chocolat, je suis capable de tout ! même de passer une soirée dans un (hall d') hôtel avec un monsieur que je connais à peine... Attention ne vous faites pas de fausses idées ! Je m'explique...
Ce n'est plus un secret, désormais vous savez tous qu'en temps normal, je vends du fromage et quelques autres petites choses, parmi lesquelles du chocolat. Dans ce job, être française est un sacré avantage, et ce pour différentes raisons. La première est que ça impressionne ma chef, et ça, ça peut toujours servir ! la deuxième est que ça facilite les relations avec les clients. En effet, il est parfois bon de connaître quelques classiques de la gastronomie française dans un pays où celle-ci fait encore rêver certains, notamment ceux ayant sillonné les routes de France à bord de leur camping-car à l'affût de découvertes culinaires. Quand justement un de ces individus vient à la boutique, alerté par mon petit accent français (il paraît que ça plaît, alors j'ai arrêté de me corriger !), il me pose la question : "fou sett frouançaisse ?!". Et là, tous mes complexes envers mon allemand pas encore parfait tombent d'un coup ! Ensuite, il me parle de ses souvenirs de vacances, et notamment de ses souvenirs culinaires.
Il me suffit alors de dire que je connais le(s) produit(s) dont il me parle ou quelque chose qui s'en approche. Si je trouve une ou deux anecdotes à raconter sur le sujet (ce qui ne me pose plus trop de soucis maintenant que j'ai ce blog et plein de copines bien renseignées), l'affaire est dans le sac. A la fin, soit le client repart avec un sac de provisions alors qu'il n'avait prévu d'acheter que 3 malheureuses tranches de gouda, soit il m'embauche pour l'aider à organiser une dégustation de chocolat !
En décembre dernier, alors que je faisais des heures supp’ (pour du fromage cette fois, et un dimanche, en plus), notre boutique avait un stand sur un marché de Noël, juste en face de notre fournisseur en chocolat. Par courtoisie et par curiosité, j'étais allée lui rendre visite (sans arrière pensée, aucune)... Sur son stand, il y avait notamment du chocolat Valrhona que je connaissais bien (pour en avoir reçu quelques kilos à un de mes anniversaires et pour en avoir lu les louanges à maintes reprises chez Mercotte). Surmontant ma timidité légendaire, j'engage la conversation (quel effort ! mais pour du chocolat, qu’est-ce que je ne ferais pas) laquelle tourne autour de Valrhona au début, de la maison Christian à Strasbourg ensuite, et aussi autour de la table garnie de fruits et de fondue au chocolat à laquelle je fais honneur (ça change des fromages et magrets de canard que je vends depuis le matin).

Donc, ça, c’était à Noël. Depuis, notre amateur et fournisseur de chocolat est revenu à la boutique, il m’a refait le coup de "fou sett frouançaisse", on a reparlé de Valrhona et de Christian, il a acheté du fromage, un peu plus que prévu etc…Et la semaine dernière, je reçois un mail de ma chef qui me dit de contacter ce monsieur d’urgence car il a une proposition à me faire. Dans la seconde, me voilà en train de pianoter un mail en allemand (il y a quelques mois, j'aurais eu du mal, mais là, ça vient tout seul... Serait-ce le sujet qui me donne des ailes ?!). La réponse ne tarde pas. Il s’agit de l’aider à organiser une dégustation de chocolat pour environ 70 personnes dans un grand hôtel de Cologne.
J’ai dû réfléchir un quart de seconde avant de répondre que j’étais partante et c’est comme ça qu’hier, je me suis retrouvée à faire déguster du chocolat dans un grand hôtel en compagnie d'un (quasi) inconnu.

L’objet de la soirée était de faire connaître des produits de qualité à des amateurs de bonnes choses dans un cadre agréable. Objectif atteint.
A part nos chocolats, les gens ont pu découvrir les vins du Languedoc et des cigares fabriqués à Cologne, tout ça accompagné d'un somptueux buffet et sur fond de musique cubaine.
J’ai passé une bonne soirée, j’ai mangé plein de chocolat et j’ai serré la pince à plein de gens qui trouvaient mon accent français tellement mignon !


Quelques mots sur les chocolats que nous présentions hier...
Dans la marque allemande Choaxa, nous proposions des chocolats aromatisés se mariant bien avec les produits des autres exposants (enfin, à ce qu'il paraît. Moi, je les ai goûtés seuls, intéressant aussi). Le chocolat dénommé Barrique a, par exemple, des notes boisées résultant d'un mélange savant de fèves de cacao du Venezuela, de cardamome, piment, poivre noir, gingembre et vanille. Il est sensé bien s'accorder avec certains cépages (merlot rouge, syrah et cabernet). Moi, je l'ai trouvé trop parfumé et je me demande s'il n'altérait pas les arômes d'un vin... En clin d'oeil à nos voisins de stand, nous avions un chocolat noir préparé avec des fèves cubaines. Dans la même gamme, nous avions un chocolat noir du Venezuela parfumé au piment d'Espelette (ça donne un petit coup de fouet quand vers 22h30 on commence à avoir un peu sommeil...), un chocolat au lait de Papouasie-Nouvelle-Guinée au poivre et un chocolat blanc au safran (celui-là, je l'aime beaucoup !).
Pour ceux peu ou pas convaincus par les chocolats parfumés, nous avions apporté des chocolats noirs issus de 4 crus de cacao différents venant de 4 endroits du monde (Ghana, Venezuela, Madagascar et Mexique) et aux pourcentages de cacao compris entre 70 et 75 %. Je n'ai pas encore réussi à déterminer lequel est mon préféré, je crois qu'il faudra pour ça que je participe à quelques autres séances de dégustation...

Vous savez ce que j’y connais au vin, alors je m’abstiendrai de parler du sujet, mais vous pouvez trouver des informations sur les vins du Languedoc présentés hier ici et vous savez à qui vous adresser si vous avez des questions (Patrick, Emmanuel, Iris, tenez-vous prêts !).
Pour les cigares, j’en ai rapporté un en souvenir mais je ne le fumerai pas (avis aux amateurs, je l'offrirai au premier qui croisera mon chemin). La manufacture est à Cologne et ils ont un site internet, si ça vous intéresse.

samedi 1 avril 2006

Mon épicier s'appelle Bruno

Il y a quelques temps, j'ai fait la connaissance de Bruno. Bruno est épicier. Il est passé chez épices et compagnie par hasard, comme beaucoup d'entre vous. Quelques mails, quelques conseils et échanges épicés ont suivi... voilà comment se tissent les relations de nos jours, et je trouve ça plutôt sympa.



Chez Bruno, on trouve tout ce que je rêve d'avoir dans ma cuisine. Il a ouvert son épicerie en octobre 2005, dans le 2ème arrondissement de Paris. Malheureusement, nous ne nous connaissions pas encore lors de mes dernières séances de tourisme culinaire parisiennes. Je ne l'ai rencontré que plus tard et que virtuellement. Enfin, pas seulement... Un jour en rentrant du travail, j'ai trouvé une enveloppe pleine de belles couleurs et d'arômes subtils dans ma boîte aux lettres. J'ai donc désormais dans ma cuisine quelques échantillons des trésors de Bruno et j'en suis ravie !
Si vous allez chez Bruno, vous pourrez regarder et sentir pas moins de 140 épices du monde entier triées sur le volet. En effet, Bruno met l'accent sur la qualité et la traçabilité des produits, mais aussi sur les conditions de travail des producteurs. Dernièrement, il a conclu un partenariat direct avec des fermiers indiens du Kerala. Plus d'intermédiaires, des revenus accrus pour les producteurs qui ont ainsi pu scolariser leurs enfants et faire construire un dispensaire. Sa démarche me plaît et je pense qu'il a des idées en commun avec un certain Gérard Vives que j'aime beaucoup et dont je vous ai déjà parlé ici...
Dans l'épicerie de Bruno, les épices sont en bonne compagnie : condiments, riz, chocolats, gâteaux et pains d'épices, confitures, accessoires de cuisine... tout ce qu'il faut pour rêver et se régaler.
Si vous êtes à Paris, courez chez Bruno et faites-lui une bise de ma part !

L'épicerie de Bruno
30 rue Tiquetonne
75002 Paris
tel : 01 53 40 87 33