mercredi 30 septembre 2009

La grève ne nous empêchera pas de cuisiner...

... enfin, elle ne nous empêchera pas d'essayer !



Début d'automne, un samedi matin.
Au programme : les fameuses Knödel (ou Klöße) accompagnées de leur inévitable rôti.
Invité : mon père.
Aux fourneaux : mon ex-colloc' et moi.
Aparté n°1 : j'ai bien écrit " ex-colloc' " car elle a déjà trouvé un autre appart' que le mien pour réviser ses cours des nuits entières. Évidemment, je ne faisais pas le poids face à un appart' à deux pas de l'arrêt de bus qui conduit directement à la fac de médecine.
Imprévu sans conséquences : grève des transports en commun qui rend incertaine l'heure d'arrivée de chef n°2 (je garde le privilège du n°1, c'est ma cuisine tout de même !)
Imprévu avec conséquences potentiellement graves : je découvre à heure H - 0,75 que mon boucher a fermé. Il est tout simplement parti, disparu, la boutique est fermée pour de bon, il reste les murs, le sol et c'est tout, et mes yeux pour le pleurer mon boucher préféré.
Aparté n°2 : cette cessation d'activité est forcément ma faute. Si j'avais acheté de la viande plus souvent, il n'aurait peut-être pas mis les clefs sous la porte. En plus, je manque de fer, j'aurais vraiment dû aller le voir plus souvent mon boucher préféré. Surtout qu'en général, quand j'allais lui acheter de la viande, on parlait de chocolat, de Thierry Marx ou de Michel Bras... Je l'aimais bien mon boucher.
Problème du jour : trouver un rôti à heure d'arrivée présumée de chef n°2 - 0,5
Avantage jouant en ma faveur : je peux sans doute compter sur un retard certain (pléonasme) d'invité n°1. Nous avons donc du temps devant nous. Manquerait plus qu'il arrive à l'heure aujourd'hui celui-là ! ;-)
Coup de fil à chef n°2 : confirmation que les grilles du métro sont fermées. Élaboration du plan B.
Heure H + 0,5 : chef n°2 est là. On fonce à la recherche du rôti perdu.
Heure H + des brouettes : nous sommes en cuisine avec un rôti, des patates et tutti quanti.
Heure H + encore quelques brouettes : SMS poétique et encourageant de Opa depuis l'Allemagne :

Kloß und Soß
Fleisch von der Sau
Geht's nicht in die Hos'
Ist die Freud' jeder Frau


Traduction pas littérale :
Quenelle et sauce,
Viande de porc,
Les réussir
Fait la joie de chaque cuisinière


Évidemment, en français, ça ne rime pas. Par ailleurs, je laisse Opa assumer ces quelques vers !

La recette exacte, je ne l'ai pas, surtout que nos Knödel furent belles jusqu'à mi-cuisson puis... Mais le principe est le suivant :
Faire dorer des petits croûtons de pain de mie à la poêle avec un peu (un peu plus) de beurre.
Éplucher une quantité Q de pommes de terre.
Cuire Q/3 de pommes de terre. Râper le reste cru.
Dégainer le Kloßsack. Y mettre les pommes de terre crues râpées et presser pour en extraire le maximum de liquide. Réserver le liquide dans un saladier.



Presser les pommes de terre cuites.
Vider le liquide jaunâtre et garder l'amidon qui s'est déposé au fond du saladier.
Mélanger les pommes de terre crues, cuites et l'amidon en ajoutant un peu d'eau bouillante mais pas trop (je vous avais prévenus : pas de recette exacte !). Saler et malaxer cette pâte jusqu'à obtenir un mélange homogène.
Porter une grande quantité d'eau salée à ébullition.
Prélever un peu de pomme de terre, former une boule. Presser au centre pour la creuser et y glisser quelques croûtons. Refermer la quenelle et lui redonner une forme de boule.



Cuire les Knödel quelques minutes dans l'eau bouillante.



Invité n°1 arrive. Il a faim. Nous aussi ! Évidemment, t'as vu l'heure ?!
Rôti parfait, chou rouge aussi.
Knödel ratées, Knödel mangées !
Pommes au four sucrées, juteuses et parfumées.
Chef n°2 déçue mais elle refait des Knödel demain pour trouver l'erreur.

mercredi 23 septembre 2009

Juste ce qu'il faut en gingembre...

Largement inspiré d'une recette du livre de Rose Bakery, voici le cake qui a marqué mon retour en cuisine, mes derniers coups de soleil de l'été 2009, mes premiers maux de gorge pré-automnaux et accessoirement, les 40 ans d'un ami. Parmi les petites modifications, l'ajout de jus de dattes concentré et de gingembre confit car je trouvais vraiment que ça manquait de gingembre tout ça...



Cake aux trois gingembres
Pour 1 grand cake ou 7-8 petits
75 g de beurre pommade + un peu pour le(s) moule(s)
225 g de farine T55
1 c. à c. de levure
3/4 c. à c. de bicarbonate de sodium
1 c. à c. de cannelle en poudre
1/2 c. à c. de mélange quatre épices (muscade, poivre noir, girofle et gingembre - encore lui !)
2 c. à s. de gingembre en poudre
l'équivalent d'une grosse noix de gingembre frais
50 g de gingembre confit (une gourmande de passage qui a goûté et apparemment apprécié, m'a dit que j'aurais pu augmenter la dose ! à vous de voir...)
2 pincées de sel
70 g de sucre de canne non raffiné
2 c. à s. de miel
2 c. à s. de jus de datte concentré
2 oeufs


Préchauffer le four à 180°C.
Beurrer et chemiser de papier sulfurisé un grand moule à cake ou plusieurs petits (inutile si vous avez de petits moules jetables).
Découper le gingembre confit en petits morceaux.
Mélanger la farine, la levure, le sel et les épices en poudre. Réserver.
Râper le gingembre frais finement.
Battre le beurre pommade avec le sucre, le miel et le gingembre frais.
A part, mélanger le jus de datte avec 1/2 c. à c. de bicarbonate (observer la jolie réaction, Hervé This, si vous passez par-là, un commentaire ?) puis ajouter ce mélange au mélange précédent.
Dissoudre le reste de bicarbonate dans 15 cl d'eau bouillante et verser sur le mélange précédent.
Incorporer les ingrédients secs puis les oeufs.
Verser dans le(s) moule(s). Répartir le gingembre confit en surface.
Enfourner pour environ 40 minutes pour un grand cake et 25 minutes pour des petits. Le(s) cake(s) est (sont) cuit(s) lorsque la pointe d'un couteau en ressort sèche. Démouler froid.
Rose conseille de déguster ce cake toasté et beurré...

jeudi 17 septembre 2009

Was ist denn das ?!





Non, non, je ne suis pas repartie en Allemagne, c'est l'Allemagne qui est venue jusqu'à moi. Comme quoi, ça sert de travailler dans une librairie - restaurant dotée d'un espace WIFI. Ce lieu attire beaucoup d'étrangers de passage et ça permet parfois de faire de belles rencontres (et parfois de mauvaises rencontres également, mais laissons ça de côté).
Dernièrement, j'ai eu la chance de faire la connaissance d'une jeune étudiante allemande sur mon lieu de travail, entre deux pâtisseries orientales et un jus de baobab au gingembre. Arrivée là grâce à un certain Erasme, elle était en quête d'un appartement en collocation en vue de la rentrée universitaire et d'un remake de l'Auberge espagnole à la lyonnaise mais sans Romain Duris (hélas !). Et moi, j'étais comme à l'accoutumée en quête de nouveaux cobayes pour mes essais de cuisine encore rares mais de moins en moins.
J'avoue que le fait que ma proie soit germanophone, intelligente, calme et apprentie médecin a aiguisé ma tentation de l'attirer dans mes filets, je veux dire, m'a décidée à lui apporter mon aide. Je me suis donc empressée de lui donner mes coordonnées détaillées et si j'avais eu un portable, nul doute que je lui en aurais communiqué le numéro en lui glissant qu'elle pouvait m'appeler jour et nuit !

Quelques échanges de mails et plusieurs jours d'approche stratégique plus tard (en suivant scrupuleusement la méthode Assimil' consacrée à l'art de la manipulation franco-allemande - en vente dans toutes les librairies, sauf celle où je bosse car nous avons une éthique, nous !), la prédatrice que je suis est arrivée à ses fins, non sans une grande satisfaction personnelle ! La jeune innocente a très facilement accepté mon invitation à venir s'installer chez moi le temps de trouver mieux (si tant est qu'il soit possible de trouver mieux, surtout depuis que j'ai artistiquement repeint les murs et donné un coup de jeunesse à mes quelques mètres carrés).

Et voilà ma nouvelle amie qui s'installe chez moi. S'ensuivent des soirées agréables autour de Zwetschgenkuchen à converser en allemand, à se trouver des connaissances communes auxquelles on ne s'attendait vraiment pas...
Et un soir, parlant cuisine, voilà que ma colloc' par intérim me montre l'objet que vous voyez sur la photo. Je ne sais pas si vous avez une idée de ce que cela peut être, mais moi, je n'en avais aucune. D'ailleurs, j'y pense, cela pourrait faire l'objet d'une rubrique de l'émission Karambolage. Ils ont toujours des objets improbables à y présenter... Le dernier que j'ai découvert était un appareil à couper les haricots verts en tronçons tous de la même taille. Très allemand, n'est-ce pas ?!

La réponse pour la devinette du jour : il s'agit d'un Kloßsack.
Et cet hiver, ce petit sac en tissu nous servira à faire des Knödel, sortes de quenelles de pommes de terre en forme de sphères généralement accompagnées d'un Braten (rôti). Alors, peut-être à bientôt pour ce plat allemand typique et roboratif...

En cette période de rentrée scolaire, universitaire et littéraire, il semblerait que ce soit aussi la rentrée pour mon blog. J'en profite pour faire un petit clin d'oeil à ceux qui savent et qui m'ont secoué les puces pour que j'arrête d'affamer ce pôvre blog qui n'a rien demandé. Annick, Sophie, Bertrand, Véro et les autres... ;-)